Dramaturgie

16 Janvier 2013


Proposition dramaturgique du personnage de - Soleil, la didascalienne
Antoine
(dossier pdf téléchargeable)

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27 Décembre 2012


Lien internet sur l'actualité québécoise
Joaquim

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!!! RDV Vendredi 21 Décembre 2012 !!!

Retour sur tout le travail du semestre.



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20-21 Novembre 2012


TABLEAU DE L'ACTION DRAMATIQUE


Étude d'un Tableau de l'action dramatique dans « e ».
(dossier pdf téléchargeable)

Proposition Joaquim
Schéma Structure du rêve Australienne, mise en miroir avec « e »

***


FRESQUE II

(Lise Delhia et Charlotte)

direction d'acteur (participation du groupe dans son intégralité)
vidéo (à venir)




Idée: Le sacre du printemps (sacrifice jeune fille, confrontation hommes/femmes. Désignation + unification une fois que la femme a été choisie) pour assurer la fécondité du printemps.
Ici, sacrifice au dieu de la guerre: pour assurer la continuité de la destruction (Romane et les jumeaux).
the Scream

Histoire du bouc émissaire.
Edouard Munch, The Scream (le Cri) 





Proposition: Détermination moments, groupes, rythmes
Actions des personnages.

4 moments:
  • chaos/confusion (blabla [=signifié dans la réplique], personne n'écoute)
    silence qui accueil les duelistes (Dadagobert/Blackburn) important
  • affrontement (J'il/Romane)
    Les jumeaux: comment les mettre en jeu? Sont déjà des jeunes gens?
    Question de l'accélération du temps
  • danse (J'il/Soleil)
    moment de rapprochement entre J'il et Soleil. Sans contact ?
    J'il marionnette?
Didascalie réplique 615 J'il sort la tête de l'eau, pendant un moment, il place ses mains sur ses yeux.
Noyade? Mort?
  • poème de J'il

Réplique 551 « Le Savoir-Tout se manifeste dans sa grandiloquence. Moi, Soleil, je vois un bouger surprenant d'une machinerie végétale qui envahit la cour de J'il et une autre machinerie appareillées de figures des Occis. »

Image Shakespearienne, Macbeth. Une armée ennemie qui se cache sous l'apparence d'une forêt (peuple du Contre-monde) face à une armée de mort (Azzédiens)


Incompréhension
Question de la figuration. Résurrection des morts? Tous les morts Azzédiens de la guerre? À qui parle J'il?

Révélation de Blackburn: Romane, fille de Hébelle et Dadagobert, demi-soeur de J'il.
Côté œdipien, porteur de l'impureté.

Peur des Azzédiens = pression sur J'il
On parle moins de la guerre que de la peur.
Réplique 572 « L'avancée bruyante affole les têtes d'arbres émotives, même que des arbres abasourdis perdent pieds et échouent dans les robes soulevées des mélèzes. Une poussée de nuages bleutés de grisaille ferment les cieux à la vitesse d'une main d'ogre sur les yeux d'un enfant égorgé. Un soupçon de soleil se taille une éclaircie, crache une larme de sang rouge sur les nuages qui tournent au mauve et noir. »

Image d'une nature qui montre la montée de la peur, de l'angoisse
« têtes d'arbres émotives » mélange des choeurs (d'arbres)
Bonne distinction des 2 groupes.
On sort de la narration de 2 peuples qui s'affrontent pour raconter une même histoire, espace/nature ravagée par la guerre.

***

TABLEAU Z

  •  épilogue ?
Fin de la fiction.
« Laissez moi dormir » (comme si sous-entendu: laissez moi partir)
Les corps de Romane et des jumeaux sont encore là, dans un chariot (exode).

Vrai épilogue: le poème de J'il, fin fresque 2 ? raccord entre le tableau Z et le poème.
J'il n'est pas mort dans la fontaine, parce que l'exode, le récit continu.
Lien homme/nature.

Les chariots du théâtre:
  • Mère Courage

raconte un mouvement du récit, une progression, un voyage.

J'il sous l'eau, vision, recréation du cycle de la vie; image globale de tous les temps.
Quand le chariot arrive il y a quelque chose de plus humain qui se crée.

  
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24 octobre 2012
LES AMERINDIENS
(Juliette et Adèle)

1500 environs: 1ères traces écrites venues des français, faits qui se contredisent 40 000 ans av. J-C premiers chasseurs venus d'Asie par le Détroit Béjing (orignal, chevreuil, caribou → neige au Canada, ralentit les proies)

  • Alguonquin, chasseurs semi-nomades
  • Iroquois
  • Hurons, apiculteurs sédentaires

On compte 11 tribus au Québec (chaque nations, plusieurs communautés dans des réserves/villages, environs 87 250)

« J'ai mêlé les territoires et les temps se mêlent » D.Danis

Jean Laho, 1497: mets les pieds dans l'Amérique du Nord (Labrador)
Gaspar « Quortrial ». Des portugais y vont, ramènent 60 autochtones mais ne reviennent pas.

1534: Les Européens arrivent. Hurons et Iroquois se disputent le monopole du commerce. Avec l'arrivée des armes ça empire.

1550: Les Hurons s'allient aux Algonquins contre les Iroquois

1615: Les 1ers jésuites arrivent et imposent le christianisme. Ils sont rejetés par les tribus. Ils développe une autre stratégie, ils font venir des missionnaires dans les tribus pour y vivre et s'intégrer aux populations.
Épidémies, surtout chez les amérindiens de l'Alliance Française, pas beaucoup d'Iroquois.
Les Amérindiens réagissent contre les européens et vont consulter leur chaman pour les guérir (spirituel) mais ça ne fonctionne pas: les chamans sont discrédités, beaucoup se convertissent.

Grand commerce de fourrures avec l'Europe. Conflits Iroquois/Alliance Française.

1620 – 1640: Trêve entre les Iroquois et l'Alliance Française

Les Hurons sont poursuivis par les Iroquois. Certains se dispersent au Sud, d'autres au Nord avec des membres de l'Alliance Française. Ils se retrouvent dans 7 territoires. Ils sont chassés toujours plus vers le Nord.

1640 – 1717: Ils changent 7 fois de terres (que les français leur ont prit pour leur prêter ensuite)

  • 1636: Hurons = 25 000
  • Épidémie 1639: Hurons = 10 000
  • 1850: Hurons = 179
  • Aujourd'hui: Hurons 2751

Au XIXème siècle, on veut les sédentariser pour les contrôler.
En 1850, on délimite des réserves minuscules qu'ils ne peuvent quitter (on leur promet aide et protection)

1851: terme indien est officialisé

La loi sur le concept d'émancipation: possibilité de renoncer au statut d'indien pour devenir citoyen canadien (on lui donne une terre prise sur la réserve)
Puis scolarisation obligatoire des enfants autochtones dans les écoles canadiennes.

« le don de la terre est un cadeau empoisonné » J'il

Modes de vie traditionnels avant l'arrivée des européens

2 catégories:
  • Chasseurs
  • Horticulteurs
  1. Les Anichnabeques (le peuple au commencement) puis appelés Algonquins par les français.
Hiver: chassent les caribous, les orignaux, les loutres.
Printemps: quittent le territoire de l'intérieur et les petites tribus se réunissent sur le Pacifique pour vivre de la pêche, petite chasse, cueillette, troc (maïs, fourrure...)
Les différentes tribus se complètent.
Les Algonquins font beaucoup de sirop d'érable.
Comme ils sont semi-nomades, ils développent des canots, des raquettes de neige; des arcs et des flèches, des tomawak (petite hachette) avec des os et des cerfs vidés.
Ils vivent dans des huttes 2/3 mètres pour environs 12 personnes. Dans des lieux plus plus permanents pour l'hiver dans lesquels ils retournent.

  1. Iroquois (Hurons) sédentaires
Petits villages reliés par des sentiers. Maisons longues (20 à 60mètres de long) divisées en plusieurs foyers (recouvertes de peaux en hiver)
Ils restaient généralement 15ans car les réserves s'épuisent. L'agriculteur les aide à survivre (maïs, fèves, tabac pour les rites).
Ils mangent peu de viande mais beaucoup de poisson.
Il y a beaucoup d'artisanat: filets de chanvre, paniers.
Les jeunes apprennent à chasser très tôt (14ans).


Organisation sociale
  • les Algonquins ont une société patriarcale. Le chef hérite de son père.
    Le rôle du chef: pas de rôle d'autorité mais il est un porte-parole: décisions prises par consensus, parole démocratique.

  • Sédentaires, société matriarcale car les femmes cultivent la nourriture. Chef civil et chef de guerre chez les agriculteurs, chefs choisis par les matrones.
    Mais les guerres sont plus fréquentes chez les horticulteurs à cause du commerce (Iroquois contre Hurons). Les hommes sont dévalorisés pour la nourriture, ils veulent retrouver le prestige grâce à la guerre.
    Pendant ces guerres, on pratique beaucoup les tortures mais ni sur les femmes, ni sur les enfants que l'on assimilait à la tribu. Le meurtre d'une femme était considéré 2 fois plus grave que celui d'un homme.
    Femme: cueillette, éducation, cuisine. Pendant les excursions, les femmes portaient les charges les plus lourdes pendant que les hommes chassaient. Homme et femme pouvait être chaman.

  • Sédentaires Hurons: commerce et guerre réservés aux hommes, les femmes travaillaient les champs et l'artisanat.
    Mariage: choix des amoureux. Monogamie en général
    Au Québec, l'arrivée de jumeaux ou triplés était très appréhendée, on effectuait des rituels pour préparer leur arrivée. Les jumeaux étaient considérés comme des créature surnaturelles.

Valeurs morales

Politesse.
Pas de propriété privée, ils exploitaient leur territoire selon ce dont ils avaient besoin.
Valeur d'hospitalité: plus de valeur accordée à celui qui donne qu' à celui qui accumle. Chacun prenait en compte de l'état des autres/
Ils croient en la réalité d'une nature (soleil, arbre, eau...) animée. Même les objets faits de la main de l'homme pouvait avoir un esprit.
Exemple: les offrandes à l'esprit de la pluie pour avoir une bonne récolte (p.63 « e »).
Totems esprits protecteurs.

Cercle, spirale: lié au cycle de la vie
Rêves et visions: les chamans interprète les rêves comme prémonitoires (p.41 « e »).
Rite de la puberté: le jeune part 4 jours dans la forêt pendant lesquels son totem va se révéler à lui. Il jeûne.

Mythes et légendes

Une femme tombe sur le dos tortue...
masque pouvoir de guérison
Littérature orale: pilier de la transmission, des connaissances, de la sagesse.

Métis: communauté métis établie au Canada. Mélange européens/indiens

***

TABLEAU O
(Iliès)
  • Relation J'il / Dadagobert
  • « e » et corps de mon Mond
  • J'il / J'il 12

2 chaises, l'une à côté de l'autre.
Dadagobert fuillard. J'il et Dadagobert assis. J'il 12 en arrière.
J'il couche son père sur son lit, J'il 12 veut le tuer pour être vengé de la trahison de Dadagobert puis J'il lui fait renoncer.
Dilemme: tuer ou non son père?
Question sur la légitimité de la place de J'il, sacrifier son père (?); mais Dadagobert est un simplet attachant alors crise de conscience de J'il avec apparition de son passé, J'il 12.
Dadagobert fait confiance à J'il ou le manipule?
Lettre « e »: son « et », son qui comble les vides. Intermédiaire plurifonctionnel du langage qui le fait résonner (besoin du « e » pour la prononciation des consonnes).
J'il, celui qui peut être l'intermédiaire entre les hommes, la solution. Combinaison du moi et de l'autre, car il les représente touts les deux. J'il, lettre « e » de l'alphabet qui harmonise les lettres entres elles.
Ce qui relie et ce qui termine le sens.

Le corp de mon Mond

Valise noire (intimité), ce qui unit J'il et J'il 12
Colère de J'il 12: évolution, initiation vient aussi de l'extérieur, Romane.
J'il 12 en veut à J'il d'avoir laissé Romane le fouiller (Romane est là pour aider J'il à comprendre qu'il est ce « e » de l'alphabet.
  • manque le « e »: Romane veut faire comprendre à J'il que pour que ce monde de paix puisse être, J'il, comme la lettre « e » doit comprendre et prendre son rôle, ce pourquoi il manque le « e ».
    Mais les personnages nient cela, ils ne se soucient pas de la raison du corps de mon Mond. Ils ont oublié le code et décide d'enterrer la valise.
J'il déclare ensuite la guerre à Blackburn.
Réplique 389 «  Je cours dans la forêt de feuillus poursuivi par des cannibales. Je trouve un refuge dans une petite cabane de chasse. Je rentre m'y cacher, essoufflé, apeuré. Sur les murs de bois sont accrochés des poêlons de fonte. J'en agrippe un pour frapper sur les bras des carnivores qui pénètrent par les fentes, des bras longs comme des langues mortelles. Trop. »

Mauvaise interprétation de J'il de son ancien rêve (lien avec le présent de J'il 12). La guerre et la protection du peuple plutôt que le repli et l'acquisition de la paix intérieure.

***

LE CHIFFRE 8
(Marianne et Camille)


« e » est une spirale infernale qui s'éloigne de son centre au fur et à mesure qu'il tourne (comme J'il qui s'éloigne de son monde de paix)

8: deux « e » qui tournent et reviennent. → J'il/Soleil.
8: la rose des vents, trigramme, les chemins suivent des sentiments (ying-yang). Lotus des 8 pétales en Chine pour montrer les chemins.
On ne cesse de changer de direction dans « e » (attaque, riposte, paix...)

8 correspond au renouveau, l'extension, la renaissance.
Dernier 8 pendant l'exode : 8888 flammes, les métis perdent leurs points cardinaux. J'il éteint le feu (il est le chemin).

8: chiffre de Dieu. Bible, 8 commencement ou nouveau cycle. On baptise à 8 ans.

701 métis: 7 + 1 = 8 (renouveau)

Kabale:
666, ceux qui vivent avec la nature et le Diable
888, ceux qui suivent l'agneau et Dieu

Romane figure du Christ?
Elle apporte une parole de paix puis est sacrifiée (p.114)

888 secondes = 1 année (ils vivent très rapidement dans leur esprit mais pas leur corps).

Dualité du chiffre 8, deux cercles, dédoublement de personnalité:
  • J'il / J'il 12: se retrouvent dans la cellule 88, symbolise les deux cercles des deux mondes de J'il.
  • Soleil Didascalienne
  • 8 jadis et Demain: cercle qui recommence, 1 seul cercle

8: alliance entre deux cercles, deux états. 2 mondes en constant échange.

H: 8ème lettre de l'alphabet (Tableau H, canon de la paix qui ne marche pas)
Dans l'écrit, « 8 » ou « huit ».

8: infini recommencement. Commence par l'exode et se termine par l'exode.

12: J'il 12, 12 ans chez les Tonic-o-Caboches. En mathématique, 12 est le nombre sublime.

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23 octobre 2012


Enonciation : qui parle à qui ? Discours enchassés les uns dans les autres, hybridation avec double présence du personnage

PERSONNAGES ET ENTREES

(Sonia et Fabien)

Environ 50 personnages.
Les azzédiens parlent le plus dans la pièce.
Il y a une dizaine de personnages principaux avec J’il, J’il 12, Soleil-Didascalienne, Romane, Dadagobert, LaDite Anne, Dodue Doyenne, Noiraude, ‘l’escouade azzédienne’ avec Gros-Bec, Quenoeils, Rhinos. Et Blackburn.

Certains personnages annoncés restent muets et apparaissent peu : Métis au soulier (Tableau C), une métis dont on parle (Tableau V).
Le garde II, annoncé dans la liste des personnages, n’apparaît pas dans la pièce.
Dans le Fresque II, on parle des soldats du Contre-Monde.
Les deux négociateurs annoncés dans la liste apparaissent à la p-78 «affublé de deux négociateurs».

Certains personnages n’apparaissent que dans 1 ou 2 scènes : 31 personnages en tout : Jeune Fille, Guerrier I, II, III, Hébelle, Garde Frontalier I et II...

J’il jeune/J’il 12/J’il adulte : J’il jeune et J’il 12 apparaissent sur scène jusqu’au Tableau Noir de Craie puis J’il adulte apparaît et ne quitterait plus la scène jusqu’à la fin (il reste muet uniquement dans 2 scènes).

Il y a une dimension d’épopée dans cette pièce, une dimension collective.
Il y a des naissances sur scène : J’il, ses enfants.
Un assassiné sur scène : Dadagobert.
Deux morts qui parlent : Rhinos, Romane.
Un empaillé : Nounourse.
Des adultes qui copulent : Hébelle et Dadagobert.
Des enfants : inceste entre Jadis et Demain.

Soleil est un personnage narrateur, hors fable, elle raconte «dis ce que vois». Elle s’adresse au public ?
D’autres personnages sont plus dans le commentaire, d’autres dialoguent, d’autres monologuent.

Quand les personnages meurent, ils se mettent à raconter : Nounourse, Quenoeils, Rhinos. Le fait qu’il se mettent à raconter présage-t-il de leur mort ?
Tableau D : mort de Nounourse dans la narration, il passe du ‘ce que je vois’ à ‘ce qui m’est arrivé’.

Dans la Fresque I et le Tableau Z, ouverture et fermeture de la pièce, il n’y a que des azzédiens : l’histoire d’un peuple qui se commence et se termine avec eux.

réduction de l’antagonisme : les ennemis sont de moins en moins nombreux, Hébelle trahit sa condition d’autre en couchant avec Dadagobert, et Romane en leur apportant l’amour.

***

GENEALOGIE ET RAPPORTS ENTRE LES PERSONNAGES

(Pauline et Lise-Délia)




Couples : 
J’il et Romane liés par l’amour
J’il et Noiraude liés par l’amitié
LaDite Anne et Gros-Bec (après J’il et LaDite Anne qui lui a donné le sein et appris à chasser)
Blackburn et Hébelle mariés
Dadagobert et Hébelle amants
Couples père/fils : Dadagobert./J’il, Blackburn/ Nounourse 
Rhinos et Marguerite

Groupes :
Groupe d’amis : J’il, Gros-Bec, Quenoeils, Rhinos (surveillance de Nounourse et Noiraude sur ce groupe)
Groupe des juvéniles contre J’il (vengeance de Blackburn à travers les juvéniles)

J’il partage un aspect de compagnon et d’ennemi tout au long de la pièce. Il y a retournement de la part de tous les personnages contre J’il, excepté Romane, Soleil et Noiraude. 
A partir de Camera Obscura, LaDite Anne change de caractère dès lors qu’elle se fait porte-parole du peuple.
Gros-Bec est l’introducteur de la danse de l’allégresse. A la fin, Noiraude est la seule à la faire. (Ils commencent par ne plus y arriver, ils finissent par ne plus vouloir exécuter la danse de l’allégresse.)

Dans le Terre des azzédiens, on assiste à l’histoire du peuple de sa naissance à sa mort, on s’intéresse au peuple avant tout.
Dans le Contre-Monde, on ne voit que le Maire Blackburn, Nounourse, Hébelle, Romane et les soldats, les guerriers.
Les azzédiens prennent toutes les femmes du Contre-Monde : Hébelle et Romane.
La population azzédienne est constituée en majorité de femmes. (Dodue Doyenne et LaDite Anne sont les véritables meneuses)

Dans les scènes, il est davantage question des relations de filiations que des relations de couples.
Noiraude tien deux fois un bébé dans ses bras.

On assiste à l’évolution de J’il, de sa naissance et l’âge adulte. En revanche, les autres personnages semblent rester comme ils sont. Par exemple, Gros-Bec fait la danse de l’allégresse à la naissance de J’il, puis il se joint au groupe d’enfants avec J’il, alors qu’on pourrait pensé qu’il est plus âgé qu’eux.
Idée de l’épopée où ils ont toujours le même âge quelque soit le moment du récit (Ulysse).


***


Figure de la Didascalienne 



Fresque I : «Voici que le monde surgit au moment où l’effroyable me provoque à le voir» : Imagination ? Réminiscence ?

La Didascalienne décrit l’action, elle n’est qu’une voix.
Elle est la médiatrice entre le spectateur et l’action.

En sait-elle plus long que les autres personnages ?
Est-elle une figure omnisciente ou porteuse du souvenir des azzédiens ?
Qu’est-ce qu’elle sait de ce qui se passe dans la tête des autres ?
Dans le Tableau M, La Didaslienne fait les didascalies entre le dialogue, comme un roman.
Le principe du personnage de la Didascalienne est le «roman-dit».

***

FRESQUE I


Dimension du rêve, effet de boucle : la Didascalienne est poussée à voir la même situation que celle de sa naissance, l’exode.

Il n’y a pas de didascalie sur le décor, on sait qu’il sont au «dessus d’une montagne», libres (dans le Tableau Z, le plateau est vide).

«où l’effroyable me provoque à le voir» : peut renvoyer au concret des images télévisées de la guerre. La matérialité de l’image et la situation d’exode ont des références actuelles.

Double caractérisation des azzédiens :
Ils ont un côté amérindiens mais contrairement à aux, ne sont pas des autochtones qui fuient devant l’envahisseur.
Figure de tziganes ?
Les société contemporaines contre les sociétés traditionnelles ?
Les azzédiens sont à la fois des indiens d’Amérique et un convoi de réfugiés..

«les mains sur les oreilles» : protection contre l’effroyable, contre l’évènement lui-même.

Identité de la Jeune Fille : on n’est pas sûr que ce soit elle l’accouchée, puisque il est dit que  l’accouchée et la jeune fille se font tuer pendant l’assaut ennemi.

Parole poétique 
La parole poétique se trouve-telle unique chez les azzédiens, qui tranfèrent leurs sentiments sur la nature, ou chez tout le monde ?
Blackburn possède-t-il une parole poétique ?

«Dis ce que vois» : oracle, prophétie, effacement du pronom «je», débordement du «je», elle ne parle pas en son nom propre.

p-16 : contamination, reflet de la douleur des uns et des autres

«forêt antérieure» : passé du peuple (forêt, maisons évoquées en p-15) antérieur/intérieur : le passé dans la mémoire, le souvenir, le rêve...

Ils sont appelés «Métis» : ils sont un mélange.
Blackburn, dans le première version, s’appelle Foulou, le Noir.
Les azzédiens sont métis mais ce ne sont pas eux les autochtones mais ceux du Contre-Monde («ma ville», Blackburn).

Sur le plan de la construction dramatique : ce n’est pas une scène d’exposition où l’on présenterait les personnages et les conflits mais plutôt une scène d’origine, le peuple sort de son ancien territoire.
Un bébé sort du ventre de sa mère. «Encore baigné de l’In-Monde».
Retour à l’origine impossible : leur terre natale leur est refusée, ils sont chassés et la mère meurt. L’accès aux origines est rompu.

Rôles sociaux
Archer Un : il est obsédé par «des civils contre des militaires fous» : c’est la première figure de guerrier, c’est un guerrier traumatisé par l’état actuel des guerres.
L’Archer II donne le biberon à son bébé.

Question de l’autorité 
Dadagobert est le chef en apparence mais ce sont surtout Dodue Doyenne et LaDite Anne qui dirigent et commandent.
C’est une société qui semble égalitaire.
Le pouvoir vient surtout des femmes.
Il n’y a pas de relation hiérarchisée, institutionnalisée entre les personnages, sauf Dadagobert, affiché comme Chef, mais à qui on ne montre pas plus de respect qu’aux autres.
C’est une société proche de la nature : Dadagobert chasse ses poux. Ils ont des flèches alors que les ennemis ont des avions chasseurs avec des bombes : ils sont en retard technologiquement et ont des rites étranges (galette de placenta à la naissance du bébé).

Naissance de J’il
Comme Hercule, J’il accomplit un miracle à sa naissance, comme Moïse, il sauve son peuple ; il éteint l’incendie.
On rejoue la figure mythique de la naissance du héros. éléments récurrents : enfant abandonné qui doit faire la démonstration de sa puissance pour récupérer son statut, sur le modèle exclusion/épreuve/retour/règne.
Les prodiges : Dans le Mahabharata de Peter Brook, un bébé tient tête au Dieu Shiva.

La Mahabharata
Guerre entre deux camps : cinq frères contre une centaines de cousins.
Les cinq frères jouent leur pouvoir aux dés, ils sont exilés dans la forêt : cela devient une guerre.
La prison blanche est l’quivalent des épreuves que le héros doit vivre pour retourner chez lui.
Mélange homme/femme du héros.


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17 octobre 2012

L'OURS DANS SON EVOLUTION AU FIL DES ÉPOQUES

(Tara et Christelle) 

- L'ours, histoire d'un roi déchu, Michel Pastoureau
- L'ours et les hommes dans les traditions européennes, Michel Praneuf
- Les animaux célèbres, Michel Pastoureau


  • Histoire
Aussi loi que l'on puisse chercher, nous trouvons des traces de l'ours 80 000 ans en arrières. Quelques crânes et gravures ont été trouvé et nous montre un rapport entre les 1ers hommes et les ours. Nous avons retrouvé plus de vestiges et de preuves archéologiques remontant à 30 000 ans qui montrent la cohabitation entre l'homme et la bête sur le même territoire (les mêmes grottes, dit-on, à chasser le même gibier,...).


 



Dans ses reproductions murales au temps de l'homme de Néandertal ou de Cro-magnon, il est représenté soit en partie (sa tête), soit dans une posture verticale, debout sur ses pattes arrières, comme un homme.

Dans la mythologie grecque il est l'attribut des divinités:

 "(...) la grande déesse de la chasse: Artémis, soeur jumelle d'Apollon, fille de Zeus, déesse de la lune,des bois et des montagnes, et par là même protectrice des bêtes sauvages.  Farouche et vindicative, Artémis a fait voeu de rester éternellement vierge et ne se plaît qu'à la  chasse: armée de son arc, elle pourchasse et frappe à mort tous ceux qu la défient, la trahissent ou bien agissent contre ses volontés. Parmi ses nombreuses victimes, Orion et Actéon sont les plus célèbres. Le premier, bien qu'aimée de la déesse, l'aurait défiée au disque, ou même aurait tenté de la violer: elle le fit piquer par un scorpion. Le second non seulement se vantait d'être meilleur chasseur qu'elle, mais surtout il la surprit nue un jour qu'elle se baignait dans une fontaine: elle le changea en cerf et le fit dévorer par ses propres chiens. Toutefois c'est surtout l'histoire tragique de la nymphe Calisto qui attire l'attention dans les liens entre la déesse et les ours. 
Fille de Lycaon, roi d'Arcadie, Callisto était d'une beauté extraordinaire mais fuyait tous les hommes. Elle préférait chasser en compagnie d'Artémis, car, comme la déesse elle-même et comme toutes ses suivantes, elle avait fait voeu de chasteté. Un jour, Zeus la vit et en tomba amoureux; pour s'en approcher, il prit l'apparence d'Artémis et s'unit à elle. La jeune fille tomba enceinte et vint un moment où elle ne put plus cacher sa grosses. Entrée dans une violente colère, Artémis lui décocha une flèche qui aussitôt la délivra de son enfant mais également la transforma en ourse. Elle erra désormais dans les montagnes sous une forme animal tandis que son fils, Arcas, grandissait puis devenait roi d'Arcadie. Un jour qu'il chassait, il rencontra sa mère, toujours métamorphosée en ourse. Il s'apprêtait à la tuer lorsque Zeus, pour éviter un tel crime le changea lui aussi  en ours, ou plutôt en ourson; puis il les fit monter tous deux sur la voûte céleste, où ils devinrent deux constellations: la Grande et le Petite Ourse. Selon d'autres versions, Callisto n'aurait pas tant été victime de la colère d'Artémis que celle d'Héra, l'épouse de Zeus. C'es cette dernière qui l'aurait changée en ourse et qui, une fois l'animal sauvé par Zeus puis transformé en constellation boréale, aurait demandé à Poséidon qu'elle ne puisse jamais se coucher dans l'Océan - voilà pourquoi, parmi toutes les constellations, la Grande et la Petite Ourse sont les seules à toujours demeurer au-dessus de l'horizon. "
L'ours, histoire d'un roi déchu, Michel Pastoureau, p.44-45

Notamment on retrouve dans les mythes grecs ainsi que dans les mythes celtes des relations entre ours et hommes. Des fornications entre humains et ours qui donnaient naissance à des enfants mi-homme, mi-ours.

À travers les âges et les recherches, on peut établir un profil de l'ours étonnant.
L'ours ressemblerais à l'homme dans sa posture, dans son régime alimentaire (omnivore) mais aussi dans l'accouplement.

La période d'hibernation chez l'ours, période ou il entre comme dans un coma, une sorte de mort qui marquerait son accès à l'au-delà. Il serait un lien entre la vie et la mort. Il passe d'un état (léthargique) à un autre (éveil, renaissance, résurrection).

Dans les cultures amérindiennes, l'ours étant toujours considéré comme une bête invincible, le roi des animaux. Les guerriers s'en inspire et tente de s'imprégner de la force et du courage de l'animal à travers des rites.
D'ailleurs, dans ces cultures le personnages à l'âge adulte se fait par ce moyen-ci. Les enfants concernés doivent défier un ours, le tuer.

Pour la religion chrétienne, l'ours est l'animal fléau. Elle cherchera à l'éradiquer pendant près d'un millénaire, au Moyen Âge jusqu'au XIIIème siècle en cherchant à reconvertir les peuple vers la foi du Christ.
L'animal terrifie l'Église justement parce qu'il paraît trop similaire à l'homme. Mais similaire à l'homme du pêcher/ en effet, elle reprendra la question des pêchers capitaux pour identifier l'animal et le rabaisser à sa nature bestiale, immonde, batarde...
D'après la religion, l'ours rassemble 5 des 7 pêchers: luxure, colère, goinfrerie, l'envie et la paresse.
Il est l'animal du pêcher par excellence. Il est vicieux, pervers et enlève des femmes pour les violer et procréer des erreurs de la nature. C'est une créature du Diable.
L'Église cherchera par tous les moyens à changer la perception des populations. Il s'agit d'éradiquer littéralement cette vénération et de la remplacer par quelque chose de plus proche de la religion catholique et aussi quelque chose qu'elle puisse maîtriser.
Une chasse à l'ours débute par la déforestation et la chasse. L'ours est une denrée intéressante (griffe, peau, dents). Sa viande l'est moins mais même la médecine y trouve son compte (en effet la bile de l'ours soignerait la stérilité, la goutte, l'épilepsie et la rage.).
L'ours est montré comme un animal faible, dompté par l'homme. L'Église utilise des images fortes en le présentant comme une bête de cirque et en faisant des représentations théâtrales montrant le Saint humiliant la bête. L'ours est délogé de son trône. Il n'est plus qu'une bête comme les autres. Il est traité comme porteur, tireur de charrue. L'Église réussit son tour de force qu'elle aura mit des siècles à mettre en place.
Elle place le lion à sa place. Un animal issu de la tradition écrite (écrits bibliques sur lesquels l'Eglise peut s'appuyer. L'ours provient d'une tradition orale).

Au jour d'aujourd'hui, l'ours tient toujours une place ambiguë  Sa réimplantation dans son milieu naturel par soucis de pérennisation de l'espèce. Beaucoup de conflit à ce niveau là, puisque l'ours est une « bête dangereuse ».
D'un autre côté, l'ours ou l'ourson tient une place importante dans l'imaginaire et l'univers de l'enfant. On compte de nombreux contes où l'ours tient une place importante. Boucle d'or et les trois ours, Gerda Muller ; des jouets (Teddy Bear) ou des personnages (Baloo, Bisounours, Winnie the pooh, Petit ours brun,...)
Pour l'enfant, l'ours, en tant qu'objet, à le statut d'ange gardien, de protecteur (contre les mauvais rêves), de complice (dans le jeu)...

On en revient au résumé de Michel Pastoureau dans L'ours, histoire d'un roi déchu,
« (...) de même que l'homme du Paléolithique partageait parfois ses peurs et ses cavernes avec l'ours, de même l'enfant du XXIème siècle partage encore ses frayeurs et son lit avec un ourson, son double, son ange gardien, peut-être son 1er dieu. »


  • Les personnages de Noiraude et de Nounourse

Noiraude serait la représentation de l'ours dans son âge d'or, en haut des cultes païens, adoré, vénéré par les hommes, respecté. Entité spirituelle (protectrice, déesse[de la Nature]).

Nounours serait lui la représentation de sa chute, de sa domestication par l'Eglise chrétienne dans sa représentation "ours en peluche" du début du XXème siècle. Une version parodique de Noiraude. 

  • Nounourse :

Miniature I :
Image infantilisé de l’ours : «peupâ».
Notion de confiance : Blackburn se confie à Nounourse, comme un enfant se confie à son nounours.
Image dégradée de l’ours qui est déguisé (comme l’ours du Moyen-Âge)

Tableau D :
- p-34 : «Ma patte d’ours voudrait éclipser l’attaque du Soleil.» Veut s’opposer à l’entité du Soleil ?
- Miel, poisson, rivière, fleur, fruit... Nournourse a le caractère de l’ours, il hiberne comme l’animal.
- Puis il redevient homme et parle à son masque d’ours : il se bipolarise même s’il continue de nommer son nez «museau».
- La mort de Nounourse survient en même temps que la perte de l’innocence de l’enfant (J’il) ?

  • Noiraude : 

Tableau B :
Force, protection, confidence de l’animal
Didascalie : «ourse noir», nom bestial qui renvoie à l’animal.
Protectrice : rôle de guide envers J’il
Rite d’initiation : J’il doit porter la petite ourse qui lui met le museau dans le cou (Tableau M, Romane soigne le cou de J’il avec sa salive)

Tableautin :

Noiraude est la camarade de jeu de J’il, mais pas des autres.

Tableau T :
Noiraude/Romane/J’il 12
Noiraude est infirmière

Tableau U :
Discours philosophique de Noiraude

Tableau X :
Noiraude protectrice : elle tient l’enfant naissant dans ses bras et le protège quand tout le monde le rejette.
Elle ne prend pas part au conflit, s’occupe seulement de la sécurité du nouveau-né. Elle demande de faire de l’air pour lui.
Romane la prend pour témoin de la légitimité de l’enfant.
«Ton oursoeur va danser l’allégresse pour toi», Noiraude prend la place des hommes en faisant la danse de l’allégresse pour fêter la naissance du troisième enfant. Elle a un caractère plus humain que les humains eux-mêmes.

Tableau Z :
Elle accompagne la fin de la fable, en tenant l’unique enfant survivant dans ses bras, Soleil, la didascalienne qui vient de conter l’histoire des azzédiens.


  • Fables de la Fontaine ? Visée moralisatrice dans l’animal ?
  • Noiraude est-elle la didascalienne de la géographie ? Elle raconte beaucoup le monde dans lequel ils vivent. Dans le Tableau I, elle décrit la plaine, dans le Tableau U, elle est au pieds de la falaise.
  • Noiraude a un rôle d’initiatrice sexuelle, elle détient les secrets de la sexualité. Noiraude est le côté tragique la sexualité, Nounourse est a le caractère vaudeville de la sexualité.
  • Dans le brouillon, Nounourse est un véritable ours domestiqué (voir rubrique «autour de ‘e’»).
  • Nournourse et Dadagobert sont très burlesques, bouffons, en même temps qu’ils sont au coeur de la tragédie.

***


CAMERA OBSCURA



(Joachim)



  • Trois moments picturaux dans la scène : trois moyens d’applications de la peinture : couteau, gros pinceaux et petits pinceaux.
  • Performance : , le fait d’éclabousser. Une figure vient appliquer la peinture sur une toile pendant que la voix des personnages résonne.
  • LaDite Anne change de fils ? J’il puis Gros-Bec ?
  • Elle est dans le concret.



«Pieds sur la terre-mer». Daniel Danis écrit par images qui lui viennent et qu’il structure. Il se base sur les sensations.

«Je suis venu à l’écriture parce que le corps criait.»



***




TABLEAU M DIPTYQUE



(Catherine et Nathalia)



- Côté jardin, un espace blanc, froid. Des hallebardiers avec des hallebardes.

Les infirmiers avec des hallebardes.




Mini conte ?
- Destinateur : le destin, quelque chose pousse J’il vers Romane malgré lui.
- Chez Les indiens, la spirale est la force de vie : l'escalier en spirale qui conduit J'il à Romane est comme une force de vie.
La parole de fonctionne pas, la lumière est aveuglante : amour, destin.
Elan vers Romane, élan sexuel ? Romane a peur de cet élan, elle est dans le repli, le recul. J’il est dans l’action.  Ils se complètent.



Le masque :
J’il et Romane sont les deux seuls personnages à être masqués. 
Pourquoi ?
Commedia dell'Arte ?
Ils sont tous les deux entre deux mondes : leur masque figure-t-il leur «troisième» monde ?
Les amoureux aiment avoir un signe de reconnaissance (anneau), un langage secret, est-ce cela qui se produit à travers le masque ?
Ils ont tous les deux un schéma familial bancale...



- Douche de lumière sur la Didascalienne en avant scène.
- Dans le fond de la scène, panoramique du trajet entre un monde et l’autre.
- Tête à tête de J’il et Romane. Question des masques.
- Le baiser : l’univers buccale est très présent chez Daniel Danis, c’est la rencontre entre les mots et le corps, le monde des idées et celui -- des sens.
- Romane est plus masculine, J’il plus féminin, les rôles sont inversés mais ils restent complémentaires.
«Elles tombe enfin dans les bras de sa vraie vie» Incendies, Wouajdi Mouawad



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10 octobre 2012

TABLEAU NOIR DE CRAIE



(Sonia et Fabien)



J’il arrive dans la «maison de redressement», mi-prison, mi-école. C’est la scène la plus violente de la pièce, J’il devient «un homme de ce monde», comme lui dit un juvénile la douzième et dernière année de ses agressions sexuelles répétées.

Cette scène est marquée par le passage de la narration de J’il 12 à J’il adulte : les deux personnages co-existent et s’échangent les rôles dans la scène (J’il 12 continuera d’exister dans l’univers de J’il adulte jusqu’à la fin de la pièce).

Les juvéniles sont dits "propres" sur eux mais sont sales à l’intérieur, ils agressent et traumatisent J’il à vie (« suis-je responsable de la colère qui peut à tout moment me saisir ?»)
Dans cette scène, J’il voit Romane dans son imagination avant même de la connaître. Ils sont tous deux désignés par leurs tresses.



Propositions de mise en scène :

Scénographie









  • Le sol est noir, l’espace est délimité à la craie blanche.







  • Une croix (x) est tracée au milieu en avant scène, où J’il viendrait pour faire sa photo de prisonnier face au public.

  • Parti pris
    C’est une scène tragique, J’il est détruit à ce moment de la pièce : en faire quelque chose de grotesque pour accentuer le tragique.







  • Les juvéniles 
  • Ils portent tous des marinières.
    Les juvéniles sont d'abord au fond de la scène, dans le noir, imperceptibles puis ils apparaîtraient peu à peu dans la lumière (Hofesh Schechter, Uprising).

    Ils seraient comme un choeur.

    Les juvéniles sont-ils tous passés par la même case que J’il ?

    Est-ce là une épreuve de vie pour apprendre à être «un homme de ce monde» ?

    On dit que J’il a une bouche de fille ? 


    J’il 12 / J’il 
    Ils regardent tous les deux par la fenêtre : J’il au début de la scène, J’il 12 à la fin. 
    Entre les deux, il y a les violences infligées par les juvéniles et la vision de Romane dans un château.

    Ces deux éléments, la violence et la vision, font contre-poids : la force des images, de l’imaginaire agit sur la violence de la réalité (pour ne pas succomber à la colère et à la soif de vengeance, J’il se plonge dans dans son imaginaire d’un monde paix : Romane)

    Pour Danis, le rêve est plus important que la réalité, il faut aller plus loin dans les rêves.

    Les Indiens devaient apprendre à contrôler leurs rêves pour aller plus loin dans la compréhension de leur signification.



    Il faut donc se poser la question de la représentation des ellipses temporelles, des violences et des visions dans cette scène.



    ***


    TABLEAU B

    (Sarah L et Pauline)



    - Scène d’initiation à la chasse.

    - Rencontre de J’il et Noiraude.

    - Au début, J'il a 5 ans, à la fin il en a 8 : 3 ans se passent dans la scène
    • Le rôle de Soleil 

    Est-elle le témoin de sa propre histoire d’avant sa naissance, de l’histoire de sa famille jusqu’à sa naissance ? Elle raconte l’histoire de sa famille sans l’avoir vécue, y a-t-il un rapport mythique ?

    Soleil est absente des scènes violentes.

    Il y a un décalage entre le discours narré, mystifié (fantasme d’une belle histoire ?) de Soleil et l’aspect concret de l’univers des azzédiens, où Anne apprend la chasse à J’il.

    • La chasse 

    - Prosaïsme ?

    LaDite Anne apprend le poids du monde à J’il concrètement, par la sensation du corps en lui faisant porter l’ours sur son dos. Elle lui enseigne ce que veut dire le poids de l’animal, comme une scène d’initiation (rites passage à l’âge adulte chez les grecs, où on soulevait les boeufs)
    - La flèche du temps : J’il tend son arc à 5 ans, la flèche atteint l’ours lorsqu’il a 8 ans : 3 ans se passent pendant le trajet de la flèche. Il met 3 ans à connaître l’ours.



    Scénographie :

    • Sol de terre qui coïnciderait avec l’idée de prosaïsme ?
    • Ambiance de la nature avec le son  ?
    • Voix-off des comédiens ?
    • Couleur amérindienne pour les azzédiens ?
    • Soleil dans l’espace ?
    • Représentation de l’enfant et de l’ours ?
    • Passage du temps : traduire la différence d’âge et l’évolution de J’il à travers la perspective du plateau ?
    • Trois ans se passent pendant qu’une flèche traverse l’espace entre J’il et l’ours : comment figurer cela sur scène ?


    ***

    SUR LES TERMES PICTURAUX STRUCTURANT LA PIÈCE

    (Exposé Sarah B et Sarah F)


    Daniel Danis dit :
    «Je suis ce que je fais.»
    «Tout le paysage est dans ma bouche.»
    Cet attrait pour la peinture, les couleurs, les statues, les fresques, vient-il du fait que Danis a fréquenté les églises dans sa jeunesse ?


    Fresque :
    - La fresque est une technique particulière de peinture murale dont la réalisation s'opère sur un enduit appelé intonaco, avant qu'il ne soit sec. Le terme vient de l’italien « a fresco » qui signifie « dans le frais ». Sa caractéristique principale est l’aspect irrégulier, craquelé de la peinture une fois sèche.
    Peut-on voir dans cette irrégularité de la fresque une métaphore figurant un ‘tremblement dramaturgique’ dans ‘e’ ?

    - Les fresques de Giotto (XIII-XIVe) ont un aspect narratif, elles montrent l’histoire d’un Saint ou de Jésus.
    Dans les fresques de Raphaël, il y a aussi beaucoup de personnages, dans une situation délicate en général, comme l’exil. ( il est aussi question d’exil dans ‘e’)
    Il y a donc toujours de grandes narrations dans les fresques, que l’on peut considérer comme l’ancêtre de la B.D, pour l’aspect narratif.
    Dans les ‘fresques’ de ‘e’, il y a aussi plusieurs personnages et plusieurs actions, l’aspect narratif se retrouve comme dans les fresques.
    La Fresque I, qui ouvre la pièce, retrace le cheminement du peuple exilé jusqu’à sa nouvelle terre, la naissance de J’il et la nomination de leur ville, Sein-Azzède, et donc de leur identité : les azzédiens.
    La Fresque II, avant-dernière scène de la pièce, est aussi la dernière scène des azzédiens : beaucoup sont morts déjà, les derniers azzédiens se tournent contre J’il et son désir de paix et tuent Romane et les enfants de J’il, Jadis et Demain : l’histoire des azzédiens se termine là.


    Miniature :
    C’est l’inverse de la fresque. Avant tout, la miniature est un petit portrait dont le cadre a une forme ovale et qui servait à conserver les visages de la généalogie d’une famille. Il y avait des registres de portraits de famille composés de plusieurs miniatures.
    Dans les miniatures de ‘e’, on retrouve le caractère intimiste du portrait, le point de vue se resserre sur la scène, comme une aparté. Les ‘miniatures’ sont des scènes courtes avec peu de personnages :

    Miniature I : Blackburn et son fils Nounourse, à l’aide de jumelles, refont le portrait des métis. On retrouve l’idée de miniature dans le cadre rond des jumelles : le cadre qui isole un détail. Ils font comme un ‘gros plan’ sur la généalogie des métis en passant chaque visage dans les jumelles.

    Miniature II : La Didascalienne parle au nom d’une petite sapine puis fait le portrait de J’il : zoom sur la figure de J’il. De plus, J’il construit sa maison : il est encadré par la clairière, la maison est un espace pleins de petits cadres.

    Miniature III : Les soldats du Contre-Monde brûlent tous les portraits, et donc la mémoire, des azzédiens. La généalogie et l’identité des individus disparaissent.


    Tableautin :
    Petit tableau. Doit-on y voir ‘diablotin’ ? Aspect petit et mignon ?
    Dans cette scène, les trois enfants J’il, Rhinos et Quenoeils jouent dans la forêt puis tombent sur l’enfant de Blackburn, Nounourse.
    C’est le seul moment où l’on voit l’enfance de J’il, enfant joyeux et rieur.


    Tableau Noir de Craie :
    La craie est issu du calcaire, elle peut être noir, rouge ou blanche. Dans cette scène, J’il arrive dans «la blanche prison juvénile».
    Hypothèses :
    • la craie noir du savoir sur le tableau blanc de l’enfance de J’il
    • la craie noire pour les violences infligées

    Le Cancre, de Jacques Prévert :

    Il dit non avec la tête
    Mais il dit oui avec le coeur
    Il dit oui à ce qu'il aime
    Il dit non au professeur
    Il est debout
    On le questionne
    Et tous les problèmes sont posés
    Soudain le fou rire le prend
    Et il efface tout
    Les chiffres et les mots
    Les dates et les noms
    Les phrases et les pièges
    Et malgré les menaces du maître
    Sous les huées des enfants prodiges
    Avec des craies de toutes les couleurs
    Sur le tableau noir du malheur
    Il dessine le visage du bonheur.

    Il y a donc une dualité entre le tableau blanc et la craie noire : acquisition du savoir, perte de l’innocence...


    Diorama :
    Le diorama est la reconstitution précise d’une scène, d’un évènement historique le plus généralement. C’est d’abord un dessin, puis cela devient une maquette où l’on trouve alors l’idée de relief.
    Les paysans ont souvent fait des dioramas de leur patrimoine (tracteurs...) : on fixe et on construit son identité à travers le diorama.
    Dans ‘e’, le diorama est le moment où J’il retourne chez les siens après être sorti de la prison juvénile. Il les trouve en train de construire leur nouvelle ville en dur : la plaine plate devient une ville en relief. Lorsque Dadagobert accueille J’il, il lui dit «viens voir le redessinage de notre ville».


    Poudre de fusain et cire sur papier vélin :
    • poudre de fusain : branches d’arbres carbonisées, la poudre de fusain est effaçable très rapidement, il faut utiliser une résine liquide pour le fixer.
    • cire : la craie de cire est d’abord faite à base de pétrole puis ensuite on utilise la cire d’abeille qui ne s’efface pas.
    • papier vélin : c’est la peau du veau mort né, c’est un papier très lisse, incompatible avec la cire. (relation inachevée, avortée ?)
    Hypothèses :
    • la poudre de fusain comme la fumée de l’incendie 
    • la cire comme les marques laissées à vie
    • sur le visage doux comme du papier vélin de Romane...


    Camera Obscura :
    La camera obscura est un instrument d’optique par lequel passe la lumière et qui reproduit l’image en format plus petit et inversé (le haut en bas et vice versa), elle servait aux peintres qui faisait leur croquis à partir de cette image. C’est la presque réalité, mais une réalité cadrée.
    Dans ‘e’, les deux scènes Camera Obscura I et Camera Obscura II se passent à l’abattoir de Sein-Azzède : l’abattoir comme une chambre noire.

    • Dans Camera Obscura I, J’il, Gros-Bec et Ladite-Anne éviscèrent un cerf : J’il essaie de s’exprimer sur sa douleur vécue en prison mais on ne l’écoute pas. Gros-Bec se confie sur sa désillusion et sur sa nouvelle passion : la boucherie. Il y a un renversement de son comportement, il passe de danseur d’allégresse à éviscérateur de cerf. LaDite-Anne semble lui être d’un grand soutien dans sa quête de sang.

    • Dans Camera Obscura II, le soldat prisonnier dans l’abattoir regrette l’opération folle qui a fait mourir ses soldats, il demande la mort aux azzédiens pour être sauvé du regard des mères, des femmes et des enfants de ces soldats : il y a un renversement, un homme prisonnier dans un abattoir remercie ses ennemis de le tuer (?)

    Dans les deux ‘Camera Obscura’ les personnages perdent leur illusion.


    Tableau M Diptyque :
    Le diptyque, comme le miniature, fait partie du domaine du portrait. C’est une peinture en deux volets, pliable, représentant deux visages de profil. Il y a une complémentarité des deux visages figurée dans la peinture.
    Dans ‘e’, cette scène correspond au moment où J’il va chercher Romane chez les tonico-caboches.
    Dans sa critique sur la dualité dans ‘e’, A-M Hemmerlé considère cette scène comme le milieu de la pièce, une scène coupée en deux où se présente la figure du double, du complémentaire :
    • C’est d’abord J’il qui sauve Romane, puis Romane qui soigne J’il
    • J’il représentant de la langue parlée, Romane représentante de la langue écrite.


    Tableau Y Bas-Relief
    En opposition au haut-relief, le bas-relief est une sculpture sur pierre avec de petits reliefs.
    Dans cette scène, J’il et Romane sont dans leur maison, la scène se compose du dialogue direct entre J’il et Romane, en même temps que celle-ci parle d’elle-même à la troisième personne et raconte ce qui se passe.
    S’efface-t-elle ? Le bas-relief est très répandu à l’époque romaine très religieuse. Cette scène entretient-elle un rapport au religieux ?



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    9 octobre 2012


    Sur l’analyse dramaturgique - Rappels - axes de réflexion


    1-) Tableau des entrées des personnages et des transitions.
    • Présence/absence
    • Distribution de la parole

    2-) Configuration dramatique
    • Quels sont les groupements de personnages ? (couple, fraternité, ennemi...)
    • Les noms et les fonctions
    • Les modes de groupements qu’il peut y avoir (parallélisme ?...), notamment dans les filiations : qu’est-ce que cela veut dire ?
    • Les rapports : familiaux ou non.
    • Générations : jeunes, vieux...
    • Hommes/femmes

    3-) Quel est la rentabilité du schéma actantiel ?
    • Le personnage principal est-il mû par les autres ?
    • Y-a-t-il une structure dramatique ?

    Déterminer une analyse de l’action sur le modèle structuraliste de l’analyse des contes.
    Sémantique structurale, Algiras, Julien, Greimas.

    Lire le théâtre 1, Anne Ubersfeld
    • Qui est le sujet ?
    • Le sujet désire un objet ou autre, lequel ?
    • Le sujet est aidé dans sa quête par des adjuvants, lesquels ?
    • Le sujet est perturbé dans sa quête par des opposants, lesquels ?
    • Le destinateur est celui qui donne ordre au sujet d’agir, cela peut être une personne, une idée, une croyance... Quel est-il ?
    • Le destinataire est celui à qui l’action sera bénéfique. 

    Qui ordonne l’action ?
    Qui exécute l’action ?
    Pourquoi l’action ?

    • Déplacement ?
    • Structure d’ensemble ? (Thomas Bernhard, auteur autrichien, met des schémas qu’il ne respecte pas)

    • Un élément de complexification important du texte est l’énonciation. Les personnages se dédoublent-ils ? A qui ils s’adressent ?

    4-) Le théâtre post-dramatique
    Dans Le Théâtre Post-Dramatique, Hans-Thies Lehmann essaie de penser les évolutions de la mise en scène et de l’écriture théâtrale, qui ont suivi les mêmes chemins.
    • «e» est-il un exemple d’écriture post-dramatique ?

    - Théorie du drame moderne, Peter Szondi :
    De la fin du XVIIe à la fin du XIXe siècles, le théâtre européen aurait pendant deux siècles essayé d’atteindre le drame pur, basé sur le conflit de personnages présents sur la scène et uniquement là-dessus.
    Ce théâtre aurait essayé de se débarrasser des autres formes présentes dans le théâtre du Moyen-Âge ou à la Renaissance, la forme poétique et narratives.

    On retient trois modes : 
    • poétique ou lyrique : à la 1ère personne, basé sur les sentiments
    • dramatique : antagonismes, dialogues, confrontation de deux subjectivités
    • narratif ou épique : à la 3ème personne, raconte 

    Calderon, Corneille, mélangent ces genres : dialogues, récits...

    La théorie du drame se base sur le fait qu’il ne doit y avoir que du dialogue, on ne doit pas avoir besoin de raconter. Le drame refuse le lyrisme au théâtre, il veut une parole efficace.

    • Les choses se modifient à la fin du XIXe siècle avec le retour du poétique et du narratif.
    • Ibsen, Strindberg, Tchekhov racontent le poids du passé des personnages qui les empêche d’agir au présent.
    Les auteurs dramatiques se mettent à imiter les romanciers.
    • Jarry, Maeterlinck, Claudel ouvrent le théâtre vers la poésie et le symbolisme.

    • L’Avenir du Drame, Jean-Pierre Sarrazac, 1981
    Il parle d’une «rhapsodisation» de l’écriture.
    Rhapsodie : morceaux hétérogènes rassemblés.
    Ainsi on voit apparaître des oeuvres constituées de blocs poétiques, de blocs narratifs... (Heiner Müller, Hamlet Machine)
    Le texte recoud les morceaux hétérogènes, il y a hybridation des genres.

    «e», didascalienne : pulsion rhapsodique ?



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    12 septembre 2012

    PREMIERES APPROCHES



    • qu’est-ce que la dramaturgie (à développer) :
    écoute poétique et imaginaire du texte
    essayer d’évoquer divers sens possibles
    expliquer, analyser les scènes, faire des propositions : lecture et interprétation


    PRESENTATION

    Rôles dans le projet :
    • acteur
    • mise en scène
    • scénographie
    • lumière
    • son
    • costumes
    • organisation/communication

    Annexes :
    • Blog (icitte)
    • making-off


    Le projet : e de daniel danis
    Qui fait partie d’une trilogie : La Trilogie des Souliers, avec Celle-là, Le Chant du Dire-Dire


    La Trilogie des Souliers :
    Pourquoi la Trilogie des souliers ?
    Qu’est-ce que la trilogie nous dit sur «e» ? Y a-t-il construction de quelque chose ?
    «Celle-là» : rapport au religieux

    Alain Françon, metteur en scène français, fait tandem avec Danis


    Quelques directions de lecture
    • repérer les termes picturaux des scènes : signification de ces termes dans la pièce
    • hybridation entre l’homme et la nature
    • représentation liminale de l’humain (animal, monstre)


    PREMIERE APPROCHE AUTOUR DE LA PIECE :

    • Le titre, «e» :
    e minuscule
    «eux»
    «euh» d’hésitation : impossibilité de la langue qui n’arrive pas à aboutir
    «e» lettre la plus fréquente en français (ce qui peut être là ou ce qui peut manquer)
    «Mon mond» écrit dans la pièce sans «e»
    «e» comme une spirale

    «e» donné comme titre et comme énigme
    Danis utilise la langue comme objet principal de sa pièce.
    C’est une pièce sur le fonctionnement du langage.
    Questionnement entre écriture et parole


    • La quatrième de couverture :
    elle révèle pas grand chose de l’histoire
    Beaucoup de personnages
    Revendication de l’étrange
    Difficile d’accès
    Danis jette le lecteur dans une étrangeté de la langue mais il y a aussi une narration, la fable est tout aussi importante.
    Incertitude générique (roman, théâtre ?)

    • Couverture : e «scène ouverte»

    • Couverture intérieur : e «roman-dit»
    Le roman-dit signe les origines de la littérature française et fait référence aux troubadours du Moyen-Âge et à la chanson de geste.
    La chanson de geste est une épopée orale (de épique, mais pas du théâtre épique) : idée de l’épopée comme récit des actions des héros qui ont fondé la nation

    • Avant-propos :
    Thème de l’Autre
    Palestine : volonté de retrouver un monde d’avant l’Histoire
    désir d’archaïsme (derrière l’archaïsme, regarder ce qui se joue maintenant, donner une clé politique de l’archaïsme)
    Le lire comme une ouverture à l’autre

    Le thème de la nature est très présent ( il y a un manque de la nature dans le théâtre français car la nature, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, est un thème très prisé des nazis, Pétain dit «la Terre ne ment pas», on s’est donc éloigné de la nature depuis cette période)

    Imaginaire français : Roué Dadagobert ; comique, bouffonnerie
    Maire Blackburn : résonance politique du conflit canadien entre français catholiques et anglais protestants
    aspect religieux en filigrane (Québec est fondé par les catholiques, les jésuite ont longtemps eu et ont encore une main-mise au Québec : c’est une société patriarcale avec beaucoup d’enfants par famille)
    Né en 1962, Danis a connu cet «état archaïque arriéré»



    Personnages : 

    2 groupes :
    SEIN-AZZEDE DE TABLEAU : sonne comme un nom biblique transformé (sur le modèle Saint..... de....)
    TERRE D’A CÔTE, CONTRE-MONDE : défini par le lieu, en opposition au premier groupe. L’Autre, donc on se place du point de vue du premier groupe.

    J’IL : je/il, scission de la personnalité. C’est le père qui le nomme : morceau de lui (difficulté de la filiation) et à la fois «il», l’enfant lui-même avec son identité propre.
    Je (Danis) et il (personnage) ?
    Incertitude générique, «Je» au théâtre, «il» dans le roman
    J’il = Je + il, rassemblement ?
    Reflet scission politique Je=moi, Il= l’autre ?

    SOLEIL-LA DIDASCALIENNE
    est-elle didascalienne pour la Terre d’à côté ? non
    archaïsme : rapport à un sacré primitif
    porteuse de romanesque et de théâtre (didascalie, de didascalos, celui qui apprenait au choeur à chanter)

    A la fin de la pièce, c’est la troisième et dernière fille de J’il 
    Aspect cyclique de la pièce ?
    Est-elle le présent qui manque dans cette pièce pleine de Jadis et de Demain ? 

    ROMANE : langues romanes, vulgaire, ce qu’il y a de commun. Nom de famille : LANGUANIERE : rapport important à la langue

    Dadagobert : bouffon et père du héros en même temps

    LADITE ANNE : nourrice
    Lady Anne ? (Richard III, Shakespeare : Lady Anne)
    convoque un imaginaire royal, tragique
    Ladite : comme on l’appelle, doute sur la véracité de son nom, dit la dit Anne ?
    Personnage qu’on néglige ? nourrice, donc considérée uniquement comme un sein ?

    DODUE DOYENNE : la plus âgée.
    Peut-on y voir un aspect publicitaire (Père dodu ? Dodue dindon ?)
    Et plus en général, peut-on voir, ou décider de voir, ou mettre, dans l’archaïsme de la pièce de Danis, des éléments très actuels ?

    QUENOEILS : borgne ? (il n’est pas dit borgne dans la pièce)
    Côté enfantin du nom ?
    Pris sur le modèle indien ? Quenoeils comme grandejambe ou petitbras?

    RHINOS : avec ou sans la pronociation du «s» ?
    Avec la prononciation, on perçoit «os» de Rhinos, ce qui peut être intéressant ici
    Se pose la question de l’animalité

    GROS-BEC :
    Côté animal
    Il est le premier à faire la danse de l’allégresse.
    A la fin de la pièce, il tue Romane et les enfants de J’il : tout comme J’il pendant sa période en prison, Gros-bec connaît pendant l’absence de J’il des évènements atroces qui ont une grande répercussion sur sa personnalité.
    Tous deux sont marqués à vie par la violence, cependant, Gros-Bec et J’il réagissent différemment : les mésaventures de J’il le confirme dans son envie d’un monde de paix, Gros-Bec se noie dans sa soif de vengeance et devient aussi dangereux que les bourreaux qui l’ont fait souffrir.

    ( vengeance impulsive, animale opposée au «parlage» et au désir de paix, signe de «civilisation», ou du moins de «vivre avec l’autre» ?)


    NOIRAUDE : femelle ours.
    Pendant longtemps, l’ours a été une divinité, il serait le premier animal à être divinisé avant d’être détrôné par le lion ( L’Ours, histoire d’un roi déchu : étude à venir...)
    Comme l’ours était divin, on ne pouvait pas l’appeler par son nom, on l’appelait donc par sa couleur... Ceci explique-t-il cela ? Noiraude.
    Dans la culture indienne, l’ours est très important : par exemple, si l’on rêve d’un ours, cela est signe de puissance (étude à venir...)
    Noiraude est considérée dans la pièce comme la soeur de J’il : elle est et reste du début à la fin bienveillante, c’est elle qui protège les enfants de J’il. Lorsque J’il se retourne contre elle, elle est là pour lui rappeler leur passé et leur amitié, elle ne le laisse pas tomber.
    Elle est la représentation de la nature, voir son idéalisation


    JADIS ET DEMAIN : les enfants de J’il
    p-45 : « DODUE DOYENNE :
    (...) Comment se nommerait
    chacun de mes oeils 
    si ma paupière est une porte
    des arrivées et des départs ?

    • Jadis et Demain.»

    p-88 : «J’IL : A mes jumeaux que je nomme d’ores et déjà : Jadis et Demain.»

    A voir...


    Les METIS : comment sont les métis ?
    Ne sont-ils pas tous métis puisque 
    p-33 : «HEBELLE : Les hommes métis sont si beaux ! Oh! Oui, allons-y !» 
    Allons-y dans le lit de Dadagobert, donc beau, donc métis... ?

    BLACKBURN : anglais, «noir brûlé» ? «métis brûlé» ?

    HEBELLE : Belle Hélène, de Troie qui déclenche la guerre, comme Hèbelle provoque la série de drames de la pièce

    NOUNOURSE : version parodique de Noiraude ?

    TONIC-O-CABOCHE : les «médecins de l’hôpital», ce nom pourrait faire penser à une boisson gazeuse... qui tonifie la tête... on peut imaginer une substance chimique douteuse... «vous ne ferez plus peur à personne» : on imagine les hôpitaux remplis de patients shootés.


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